Par définition, l’infini, c’est ce qui n’a pas de limites. Selon l’humeur ou l’état d’esprit, cela semble vertigineux, voire angoissant, ou au contraire une formidable ouverture vers un possible inépuisable.
Deux livres ont, en particulier, suscité chez Boris Charmatz le désir de créer ce spectacle autour de la notion d’infini. Le premier, c’est Histoire mondiale de la France, écrit par un collectif d’historiens coordonnés par Patrick Boucheron. Le second, c’est Tout et plus encore, essai dans lequel David Foster Wallace entreprend une histoire de la notion d’infini à travers les penseurs, les philosophes, les mathématiciens qui ont étudié la question. Reste à savoir comment on passe d’une réflexion sur l’infini à l’application de cette notion, aussi fascinante que déstabilisante, à une pièce chorégraphique.
Autrement dit, comment s’incarne l’infini, que ce soit dans l’espace du plateau ou en plein air ? Comment l’infini traverse-t-il les corps des interprètes ? Depuis des siècles, les danseurs comptent jusqu’à quatre, six ou huit. Ils peuvent même compter de façon plus complexe avec des nombres qui se combinent. Que se passerait-il s’ils comptaient « à l’infini », comme on s’endort ? Ou avec des combinatoires intégrant des dates arbitraires de l’Histoire de France ? Ou encore en intégrant l’infinitésimal ? Autant de défis qui renvoient à l’irréductible, indénombrable et d’autant plus passionnant infini de notre réalité humaine.
Avec le Festival d’Automne à Paris
Avec le soutien de la Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre de son programme New Settings