Les fonds marins regorgent de plastique. Les déserts s’étendent. L’air devient irrespirable. Que faire quand on ne peut même plus sauter du train en marche vers la catastrophe ? Et encore moins démissionner de l’humanité comme Nicolas Hulot de son poste de ministre. Quel théâtre inventer et pourquoi ? Et que faire des grands auteurs ? Sont-ils encore utiles ? Ne vaudrait-il pas mieux les jeter en haut de la montagne de déchets qui envahissent un peu plus chaque jour notre planète ? Il y a de quoi être perplexe.
Thomas Scimeca, Anne-Elodie Sorlin et Maxence Tual – trois comédiens et auteurs qui se sont rencontrés au sein des Chiens de Navarre – invitent Leslie Bernard pour voir s’il serait possible de repartir à zéro. À quoi ressemble le sol ? Que se passe-t-il sous nos pieds ? Peut-on donner la parole à ces êtres « monstrueux » qui fabriquent la terre sans relâche – et sont menacés de disparition ? Doit-on vraiment admirer la lenteur extatique de l’escargot ? Faut-il quitter la ville et planter des choux ? Ne risque-t-on pas de mourir d’ennui – et d’attraper un lumbago – à se pencher jour après jour sur le sol ? Décidément les rêves ne sont plus ce qu’ils étaient. Où êtes-vous Don Juan, dragueur de paysannes et Jean de Florette ? Peut-être faut-il en appeler à Prométhée et son chœur d’ingénieurs pour qu’ils se justifient ? À moins que survienne Leslie et ses vingt ans et alors enfin tout peut, pour de bon, recommencer.