S’inspirant du combat et du meurtre de Nadia Anjuman, poétesse et journaliste afghane battue à mort par son mari, Jacques Allaire compose une fable de l’enfermement, une ode sensible et sensitive à l’émancipation.
Voilée, meurtrie, contrainte à étudier en secret, soumise à la force et à l’horreur d’une dictature religieuse et domestique, Anissa Daoud incarne tout en retenue cette femme maintenue en vie par son rêve de liberté. Nadia Anjuman devient le symbole, au-delà de sa terrifiante destinée, de toutes celles et de tous ceux qui sont pris dans les rets des dispositifs d’asservissement.
Pas un mot ou presque, pas de dialogues en tout cas : l’auteur et metteur en scène a choisi le mutisme pour exprimer l’indicible violence. Dans un silence habité de sons, de musique et de bribes de paroles, on est porté par la puissance de la présence des comédiens. C’est une expérience à la fois intense et intime, physique et poétique.
Avec Jacques Allaire, l’engagement est un état d’être, une urgence nécessaire. Il élabore un spectacle profond, original et exigeant. Une parabole insoumise, un poème visuel.