Création 2019
Kind (Enfant) est la troisième partie d’une trilogie imaginée par le collectif de danse-théâtre Peeping Tom avec successivement et depuis 2014, Vader (Père) et Moeder (Mère).
La pièce aborde les thèmes de la mémoire, du souvenir et de la quête tragique de liens.
La première partie, Vader se déroulait dans une maison de retraite et dans l’esprit émietté d’un homme atteint de démence.
La deuxième partie, Moeder que nous avions présentée à Créteil, déjà avec le Théâtre de la Ville, mettait en scène les multiples facettes d’un processus de deuil, autour d’une mère absente.
Le point de vue de l’enfant et le zoom sur son monde intérieur et extérieur constitue la base de Kind. La façon dont les enfants perçoivent le monde, par leurs peurs et leurs désirs sert de colonne formelle au projet. Les chorégraphes Gabriela Carrizo et Franck Chartier étudient comment le point de vue d’un enfant change en grandissant avec tous les choix, les peurs, les doutes et les changements physiques associés, comment aborder par le geste et le langage corporel la métamorphose à l’œuvre en eux ? Comment organisent-ils leur monde par la fantaisie, le jeu de rôle ou les imitations, pour maîtriser certaines situations qui pourraient leur échapper?
Et si tabous, secrets et fantômes s’insinuaient dans la généalogie des familles et étaient régurgités violemment et sans explication tangible plusieurs générations plus tard ?
Surréalisme et inconscient serviront de tribulations formelles au spectacle. Comment ces deux artistes si particuliers dans le monde de la danse/théâtre investiront-ils cet épilogue ? L’étrangeté, l’absurde flirtent souvent avec la cruauté. S’installe une esthétique qui chavire alors que la danse prodiguée nous colle aux murs par son intensité, tant elle amplifie et l’inquiétude et nos ambiguïtés. Qui ne connaît pas Peeping Tom doit y plonger.
« […] Une esthétique révolutionnaire et une qualité de danse à vous couper le souffle. La troupe de renommée mondiale offre ici une œuvre d’art extrêmement intelligente qui dépasse les frontières des genres. » Volksfreund 28 avril 2019