Si l’on pensait connaître l’histoire de Cendrillon, on sera peut-être surpris par cette délicieuse Cenerentola. voici la marâtre devenue méchant beau-père, la fée transformée en philosophe, et la pantoufle échangée contre un bracelet. Mais qu’importe, puisque l’enchantement – millénaire, international et sans pareil – du conte tient sans doute tout entier dans la magie des métamorphoses, qui transforment l’héroïne en souillon puis en reine du bal… vingtième opéra d’un compositeur de 25 ans, la Cendrillon de Rossini vibre encore de tous les idéaux de la jeunesse. C’est une comédie des erreurs, où l’amour pur, la noblesse du coeur et la bonté triomphent des apparences, auxquelles on ne peut décidemment pas faire confiance.
Devenu valeur sûre du théâtre et nouveau venu à l’opéra, Jean Bellorini veut créer “une fantaisie où le simple, le pauvre, le dépouillé, s’invitent au bal du rêve et du grandiose, et tutoient les étoiles.” Pop et coloré, onirique et poétique, l’univers qu’il a imaginé se tient en équilibre “au croisement de la magie du conte et du cinématographe”. un paysage insolite, où tournent et s’affolent vélos et hélices, où se déploient passerelles et parapluies, et où, même sous les cendres, la vivacité joyeuse de Rossini brille de tous ses feux.