Faire corps et faire choeur : pour la chorégraphe Madeleine Fournier, l’un et l’autre sont indissociables. Sa nouvelle création, qui est aussi sa première pièce de groupe, s’appuie sur plusieurs extraits du répertoire baroque du compositeur Henry Purcell pour approfondir l’exploration organique des relations entre voix et présence, un enjeu devenu sa marque de fabrique depuis son solo inaugural Labourer. Sur scène, cinq interprètes à la fois chanteurs et performeurs incarnent les figures mythologiques des Muses de l’art lyrique. Leurs mouvements, leurs interactions, leurs envolées sonores évoquent l’harmonie d’un théâtre antique où musique et danse avaient encore partie liée. Faisant écho aux travaux développés dans La vie des plantes par le philosophe Emmanuele Coccia, selon qui « les corps traversent et sont traversés par les corps des autres », le groupe résonne d’une même vibration heureuse.
Isabelle Calabre