Cyril Teste poursuit sa recherche sur la performance filmique et propose une libre adaptation de la pièce la plus personnelle, la plus autobiographique d’Anton Tchekhov. Il retrouve l’homme à travers l’oeuvre en portant un regard nouveau sur les personnages mythiques et fascinants qui la traversent.
Faire du plateau un atelier de travail dans lequel l’artiste Tchekhov élabore des esquisses successives, des formes possibles de l’oeuvre finale, c’est ce que propose Cyril Teste dans cette libre adaptation percutante d’une œuvre à tiroir qui ne cesse de livrer sa richesse au gré des lectures diverses qui en sont faîtes. Il poursuit sa recherche sur la performance filmique mêlant théâtre et cinéma.
Utiliser la nouvelle traduction d’Olivier Cadiot, c’est inscrire La Mouette dans l’ici et maintenant. Mêler d’autres textes d’Anton Tchekhov, correspondances ou extraits de nouvelles, c’est ajouter une autre parole de l’auteur, différente mais aussi puissante. Faire surgir des images filmées dans la représentation, c’est se rapprocher des visages, révéler les émotions et capter au plus près les énergies brutes que produisent les acteurs. Mettre au cœur du projet les relations entre une mère et son fils, Arkadina et Treplev, l’actrice au sommet de son art et l’auteur en devenir, c’est accepter l’aide de la psychanalyse pour cerner le caractère oedipien d’une histoire qui ne cesse de nous bouleverser depuis plus d’un siècle.