De la rencontre entre la chorégraphe française Latifa Laâbissi et le chorégraphe brésilien Marcelo Evelin est née l’idée d’une veillée hors du temps – habitée par des voix, des chants, peuplée de présences flamboyantes et de fantômes lancinants. Avec La Nuit tombe quand elle veut, ils proposent aux spectateurs de les suivre dans une immersion perceptive en compagnie de figures aux aguets – moitié-vigies, moitié-pythies – amplifiant les images et les paroles qui les traversent. Accompagnés du musicien Tomas Monteiro – dont le thérémine se fait la caisse de résonance de leurs états imaginaires – leurs présences mutent, devenant « des corps qui voient, sédimentent, cannibalisent, archivent ». Démultipliés par l’espace incandescent de Nadia Lauro, ces corps saturés d’images se fondent en une matière tumultueuse et malléable, en constante métamorphose : une nuit secrète, clandestine, convoquant un parlement des invisibles et des sans-voix.