Comme Gepetto façonnait un enfant dans un morceau de bois, Phia Ménard insuffle la vie en sculptant le vent. D’une nuée de sachets colorés, elle fait un enchanteur corps de ballet. Léger comme l’air, délicat comme une brise.
Muni de scotch et de ciseaux, un personnage s’affaire sur un sac plastique rose. D’un savant tour de main, il lui donne forme humaine et le dépose sur le sol avant de disparaître. Alors que retentissent les premières notes de L’Après-midi d’un faune, le vent se lève. Sous l’effet de plusieurs de ventilateurs, le sac gonfle et prend de la hauteur. En gracieux danseur-étoile, il ouvre le bal, bientôt rejoint par d’autres créatures virevoltantes qu’une marionnettiste-démiurge enfante de ses doigts de fée. Sur les volutes sonores de Debussy se déploie une merveilleuse chorégraphie, qui fait valser notre imagination au gré des alizés.