Dans un étrange rituel, trois personnages venus du futur reproduisent des gestes oubliés. Un spectacle plein d’humour et de gravité qui pose un regard exotique sur notre quotidien.
Deux hommes et une femme debout, face à nous, s’adressent à nous. Cela a tout l’air d’être du théâtre. Pourtant, ces individus à l’allure guindée, un peu gauches, semblent tout ignorer de cet art. Peut-être, dans la société future qui est la leur, celui-ci n’existe-t-il plus, comme la plupart des rites sociaux tels que les élections, le football ou même le baiser. Pour perpétuer le souvenir archaïque de ces pratiques, le trio accomplit une reconstitution solennelle. Les chants polyphoniques composés par Arthur Amard accompagnent ces scènes aussi cocasses qu’emphatiques. Cette création collective qui explore le décalage de notre regard sur la banalité a été initiée par l’acteur Rémi Fortin, artiste associé du Nouveau théâtre de Montreuil. Le Beau monde convoque notre présent comme s’il était déjà un fantôme. Que voudrait-on que les générations futures retiennent de notre quotidien? Qu’est-ce qui est réellement précieux ? Un théâtre de science-fiction qui préfère la fantaisie aux effets spectaculaires, pour redécouvrir les rituels de notre époque.