Poursuivant son engagement en faveur de la création contemporaine via une politique de commandes pérennes, le Groupe UGC a confié au grand artiste français Claude Lévêque la création d’une oeuvre inédite au coeur du nouveau cin.ma UGC Ciné Cité Vélizy.
« Le Chat » (2019)
Il suffit parfois d’un regard… Surgissant d’un mur en béton, deux immenses yeux de néons bleutés prennent le spectateur en embuscade. Impossible d’y échapper ! On est happé par l’image, sa légèreté, sa luminescence, son univers instable, telle une enseigne lumineuse flottant dans la nuit. Guidée par la forme architecturale conçue par Jean-Marc Lalo comme un enchaînement de volumes courbes, de belvédères et d’espaces ouverts, l’oeuvre, en forme de clin d’oeil au 7ème art, se dévoile soudain aux visiteurs à la manière d’ « une projection sur un écran de cinéma ». Présence étrange offerte à la multiplicité des regards.
Reconnu depuis de nombreuses années comme un artiste majeur de la scène française et internationale, Claude Lévêque (né en 1953) conçoit des dispositifs d’une grande force expressive qui engagent le spectateur. Jouant de la capacité des oeuvres à provoquer des émotions visuelles et sensibles, l’artiste construit en virtuose « des pièges à sensations » par l’utilisation de la lumière, du son et d’objets. Dans la lignée de ses installations réalisées pour le Musée du Louvre ou, plus récemment, pour l’Opéra national de Paris, il crée, pour l’UGC Ciné Cité Vélizy, une oeuvre inédite intitulée, « Le Chat », la première réalisée par l’artiste dans un cinéma. « Il fallait être dans la légèreté face à cette architecture intense et cette faille en béton sur laquelle vient s’insérer l’oeuvre. L’idée m’est venue à partir du regard de Simone Signoret dans le film Le Chat de Pierre Granier-Deferre. Une actrice que j’affectionne tout particulièrement », précise l’artiste.
« Le Chat » appartient ainsi à une catégorie d’oeuvres emblématiques du travail de Claude Lévêque, placée sous le signe de la lumière. Considérée pour elle-même, valorisée en tant que matériau artistique, la lumière perd chez l’artiste sa fonctionnalité première. Le tube de néon n’est plus utilisé en tant que source lumineuse mais pour son impact visuel et sensible sur le visiteur, sculptant et métamorphosant l’espace. La couleur bleue tient également une place de choix dans ce dispositif. Associée depuis les romantiques allemands à la mélancolie et au sentiment de nostalgie, cette couleur de l’ombre et de la nuit invite au rêve. Entre lumières et ténèbres, effet d’hypnose et rémanence, c’est toute la magie du cinéma que Claude Lévêque convoque à travers ces yeux félins, « dessinés de manière hésitante et tremblée ». Une expérience immersive qui questionne notre perception et nos sens… jusqu’à l’infini.