LE PALAIS ENCHANTÉ

[ LUIGI ROSSI ]
Nouvelle production
Date(s) :  du 3 octobre 2021 au 6 octobre 2021
Horaire(s) :  Dimanche 3 octobre à 15h
Mardi 5 et mercredi 6 octobre à 20h
Direction musicale : Leonardo García Alarcón / Cappella Mediterranea
Chef de chœur : Chef de chœur
Chef de chant : Jacopo Raffaele
: Chœur de l’Opéra de Dijon et Chœur de chambre de Namur
Mise en scène : Fabrice Murgia
Orlando : Victor Sicard
Angelica : Arianna Vendittell
Ruggiero : Fabio Trümpy
Atlante : Mark Milhofer
Olympia / La Musique : Lucía Martín-Cartón
Marfisa / La Magie / Doralice : Mariana Flores
Gigante / Sacripante / Gradasso : Grigory Soloviov
Prasildo / Le Nain : André Lacerda
Alceste : Arianna Vendittelli
Ferrau / Astolfo : Valerio Contaldo
Fiordiligi / La Poésie : Gwendoline Blondeel
Mandricardo : Alexander Miminoshvili
Danseurs : Joy Alpuerto Ritter, Zora Snake
Durée :  3h45 avec entracte

Au début de La grande bellezza de Paolo Sorrentino, un touriste s’évanouit en découvrant Rome qui s’étend à ses pieds depuis la Fontana dell’Acqua Paola. Selon Leonardo García Alarcón, c’est cette même beauté foudroyante qui nous saisit à l’écoute de Luigi Rossi, de la précision millimétrée de son écriture musicale et de la perfection de ses architectures harmoniques. Joyau oublié du répertoire baroque, son Palais enchanté dormit près de quatre siècles dans la bibliothèque du Vatican, avant que sa partition n’en soit exhumée par le chef d’orchestre argentin.

Des amants sont emprisonnés dans le labyrinthe du sorcier Atlante, qui a le pouvoir de modeler l’espace selon son bon vouloir. Parmi ces jeunes gens, Ruggiero, au secours duquel se porte la courageuse Bradamante. Inspiré du Roland furieux de L’Arioste, le livret du Palais enchanté croise les vies et destins de ces captifs à la manière d’un film choral.

L’argument est prétexte à un ouvrage monumental – 27 personnages, 16 solistes, des doubles et triples chœurs à 6 et 12 voix et plusieurs ballets – dans la plus pure tradition romaine.  La création de l’œuvre-monde de Rossi dura quelque 7 heures, mêlant musique, chant, danse, théâtre et festins. Mais ce Palais enchanté est le dernier témoignage de ces fêtes fastueuses : nous sommes en 1642 et, bientôt, Rome passera sous la coupe austère du Pape Innocent X. Dans la ville qui s’apprête à revêtir ses habits de deuil, l’opéra brille de ses derniers feux.

Cette fureur de vivre, cette urgence à créer, Fabrice Murgia les ressent profondément dans Le Palais enchanté : comme s’il s’agissait de raconter une dernière fois le monde. Ce metteur en scène belge – qui se définit comme un enfant de Brecht et de Spielberg – excelle dans l’art de la vidéo live qui déstabilise notre perception du réel. Il situe sa mise en scène dans des lieux de solitude de notre mythologie contemporaine – aéroport, hôpital, chambre d’hôtel, parloir… – où viennent se perdre les âmes errantes du palais d’Atlante. En étroite collaboration avec Leonardo García Alarcón, il réveille les fragments de cet opéra qui ont traversé le temps pour en libérer toute la force dramatique.