Anatoli Vassiliev réunit un trio artistique talentueux — Valérie Dréville, Sava Lolov, Stanislas Nordey — pour faire entendre une des plus belles et des plus surprenantes nouvelles d’Anton Tchekhov. Véritable plongée dans les méandres des rapports amoureux et dans les tréfonds d’une société russe où les idéaux se délitent.
Comme toujours avec Tchekhov, il y a une histoire racontée le plus simplement possible et il y a ce qui se cache derrière les mots. C’est ce sous-texte qui intéresse particulièrement Anatoli Vassiliev pour ce qu’il révèle de la complexité des êtres et des événements qu’ils traversent. Illusions et désillusions, passions amoureuses et délitements des idéaux dans un pays en proie aux doutes et à la contestation. C’est en fouillant dans les tréfonds obscurs, dans la cave de la maison Russie, que le docteur Tchekhov se révèle un extraordinaire écrivain, un étonnant observateur qui dissèque ce corps en convulsion qu’est devenu sa patrie en cette fin du XIXème siècle. Il y a des accents dostoïevskiens dans cette nouvelle qui résonne étrangement dans la confusion qui semble envahir aujourd’hui notre occident désenchanté.