Avec et au Théâtre du Fil de l’eau
Deux chorégraphes, deux regards. Répondant à la demande de Béatrice Massin, chorégraphe baroque, Mickaël Phelippeau a inauguré la Fabrique des écritures avec Lou, un portrait chorégraphique de Lou Cantor. Avec cette interprète privilégiée de la compagnie Fêtes galantes, il aborde, fidèle à sa démarche d’altérité croisée, non seulement un répertoire spécifique mais une « expérience de corps ». Son solo éclaire le parcours sensible et subjectif de celle pour qui la « belle danse » se vit aussi au présent, et au féminin. À son tour, Gaëlle Bourges a suivi la proposition de Béatrice Massin d’aborder l’art baroque par le prisme de l’œuvre de Rubens. La chorégraphe, dont les pièces témoignent du rapport privilégié entretenu avec les représentations picturales, a choisi de s’inspirer du tableau La Petite Pelisse, avec sa femme nue à demi couverte d’une peau de bête. Dans Loulou (la petite pelisse), cette figure devient le support d’une interrogation subtile sur le lien entre fourrure et érotisme dans l’art menée par les danseurs Lou Cantor et Philippe Lebhar – jusqu’au souvenir de l’actrice Dominique Sanda dévêtue sous son manteau dans le film de Jacques Demy Une chambre en ville…
Isabelle Calabre