Dans le cadre de la programmation du Théâtre de la Ville – Hors les murs
Pièce chorégraphique pour 15 interprètes
« On ne peut pas oublier qu’inventer le navire c’est inventer le naufrage, inventer le train c’est inventer le déraillement, inventer l’avion, c’est inventer le crash…» Paul Virilio
Marry me in Bassiani s’impose comme une nouvelle déflagration artistique entre immersion dans la tradition folklorique géorgienne et radicalité de la scène techno contestataire de Tbilissi. Où la syntaxe chorégraphique articulera enjeu générationnel, numérique et sociétal.
Nouvellement nommés directeurs du Ballet de Marseille, artistes associées de la Maison des Arts depuis 2017, les membres du collectif dynamitent les codes de la danse contemporaine en interrogeant avec talent le ballet d’aujourd’hui : urbain, innovant à la recherche de ses filiations multiples et forcement enclin à d’autres trajectoires indisciplinaires.
« Depuis que nous avons commencé à travailler avec les hard-dances pour le projet « To Da Bone » présenté en 2018 à la Maison des Arts, nous nous sommes questionnés sur la circulation de la culture et plus particulièrement de la danse, par les corps, sur internet.
«Internet» depuis sa phase 2.0, a permis de démocratiser la représentation. Elle n’appartient plus aux artistes – puis par extension aux institutions qui les valident – mais à toute personne ayant accès à internet. Le partage de contenu par les users est une émancipation nouvelle et redynamise autant les questions de représentation que de représentativité.
Ainsi après analysé hard-dances et jumpstyle, qui avaient trouvé refuge sur internet, nous avons eu envie de remonter la source et de porter notre attention aux danses folkloriques et aux danses traditionnelles. Dans le flux de vidéos et de propositions, le contexte se perd facilement, il devient alors difficile de retrouver l’histoire des gestes qui nous sont présentés ainsi que de sourcer les vidéos virales tant elles ont été partagées et relayées sans citer les auteurs.
Ces recherches nous ont donné envie de questionner les origines de ces danses, et de comprendre où pouvaient se trouver les influences folkloriques ou traditionnelles. C’est de cette manière que nous avons découvert les danses folkloriques et traditionnelles géorgiennes, qui s’autoproclament berceau de la danse en Europe et auraient influencé autant les européens que les orientaux et les slaves. Cette mythologie impossible à prouver aujourd’hui nous a donné envie de nous rendre sur place et de découvrir le pays. »