Comme son nom l’indique, le miramar a vue sur la mer. Mais et la mer, alors ? Que voit-elle ?
Arpentant des souvenirs de lointains balnéaires, Christian Rizzo a imaginé un espace miroitant pour onze danseurs – ou plutôt dix et un, individu et groupe, tantôt dix mouvements et un point fixe, tantôt un point mouvant face à une vaste immobilité. « Je garde toujours vive cette obsession de personnages en quête d’auteur, qui viendraient réclamer leur contexte pour savoir de quoi ils sont faits, et quel avenir ils peuvent espérer », explique le chorégraphe et plasticien.
Il trouve aussi, pour cette pièce, son inspiration dans la célèbre saudade portugaise, cette joie nostalgique, cette tristesse qu’on est un peu content d’éprouver. On se souvient des fugues du chorégraphe du côté d’Istanbul (avec d’après une histoire vraie), de ses rêves de rave dans les boîtes de Manchester (dans le syndrome ian), et aussi d’une maison, installée dans le lieu familier qu’est pour lui l’Opéra de Lille. Cette fois encore, Christian Rizzo propose un voyage, qui scrute ensemble la mémoire et les horizons.