Orphée voit disparaître deux fois la femme qu’il aime. Une première fois mordue par un serpent, une seconde fois renvoyée à nouveau et définitivement dans les enfers par le regard de son amant. Orphée, par son chant, a le pouvoir d’enchanter les bêtes sauvages, d’amadouer les dieux, mais surtout de créer et de transformer les espaces, les lieux, les montagnes, les forêts dans notre imaginaire.
L’Orfeo est considéré comme le premier opéra. L’Orfeo est le lieu de notre « artisanat furieux », le grand fond sous-marin dans lequel nous plongeons. C’est une immersion dans différents langages qui racontent les étapes,
les pauses, les paliers et les transformations intérieures d’Orphée. Nous cherchons à passer d’un monde à l’autre, à glisser du profane au sacré, à faire co-exister le bruit de la vie et la clarté de la mort, la puissance du mythe et la physicalité de la musique. Rien n’est sûr, tout peut se convertir en son contraire.
Samuel Achache et Jeanne Candel