Orphée est un musicien. Eurydice, sa femme, est nymphe. Le jour de leurs noces, elle est mordue par un serpent et meurt aussitôt. Orphée désespéré obtient des dieux l’autorisation d’aller la chercher aux enfers. La seule condition est que leurs deux regards ne se croisent jamais. Il échoue, il la regarde, et Eurydice meurt une seconde fois.
L’opéra de Gluck (1762) a la puissance des chefs d’œuvres, de ceux qui disent l’essentiel. La musique retranscrit avec justesse le vertige de la perte. C’est pour moi, aujourd’hui, un opéra sur le deuil, la rupture, le désamour. Mais demain il me racontera autre chose. Orphée et Eurydice nous parle à chaque moment de notre vie, indéfiniment, inlassablement. C’est cette force là que je souhaite partager avec un public, avec joie, humour, générosité, sans lourdeur ni surplomb, avec une simplicité proche de ce qui fait nos vies, entre drames et légèretés.
Jeanne Desoubeaux