Une version berlinoise de Peer Gynt qui déménage, entre performance, théâtre et arts visuels, avec un acteur seul au milieu d’un plateau hautement baroque. Une singulière réflexion sur l’identité moderne à l’heure des nouvelles technologies.
Peer Gynt c’est cette oeuvre monstre du jeune Ibsen, véritable défi au théâtre, où, tel un Ulysse des temps modernes, le héros se lance dans une quête effrénée d’aventures où à chaque nouvelle rencontre surgit la même question : qu’est-ce qu’être soi-même ? Jeune débauché gâté par sa mère, Peer traverse les époques et les sociétés pour finalement se trouver et comprendre au soir de sa vie la vacuité de l’existence… Un siècle et demi après l’écriture de la pièce, la problématique n’a pas pris une ride. Comme on peut le voir dans cette version événement créée en février dernier, à la Schaubühne de Berlin, par le plasticien John Bock et l’acteur star Lars Eidinger, qui interprète le rôle-titre et se trouve être le seul acteur en chair et en os sur le plateau. Projet transdisciplinaire à la croisée du théâtre, de la performance et des arts visuels, ce nouveau Peer Gynt d’Outre-Rhin part du texte du dramaturge norvégien pour mener une exploration de l’identité moderne, quelque part entre la scène et internet, le personnage et l’acteur, les origines et la création de soi, la bulle de filtre et la réalité. Chacun s’y reconnaîtra.