Performeuse, autrice et doctorante, Marion Siéfert est de ces personnalités intrigantes de la scène contemporaine que l’on a envie de suivre. Elle a travaillé auprès de Monika Gintersdorfer, Joris Lacoste ou le collectif allemand Rimini Protokoll et met désormais en scène ses propres spectacles. Après 2 ou 3 choses que je sais de vous, solo troublant sur notre rapport aux réseaux sociaux, et Le Grand Sommeil, pièce chorégraphique qui connut un vif succès, la voici pour la première fois à Nanterre-Amandiers avec Du sale!, sa dernière création.
« Il y a 9 mois, je suis partie à la recherche d’une rappeuse qui serait l’interprète principale de ma prochaine pièce. Je rêvais de rencontrer une femme qui s’impose dans un milieu d’hommes, une femme qui frappe avec ses mots, une femme capable de jouer de ses multiples facettes et de mettre sa peau sur la scène. J’ai écumé les open mic et battles de rap d’Île-de-France, en ne pensant qu’à cette personne rêvée que je ne connaissais pas encore. Je l’ai finalement trouvée : elle s’appelle Laetitia Kerfa aka Original Laeti. Mon chemin a également croisé celui de Janice Bieleu, une jeune danseuse de popping et de Lite Feet, rencontrée alors qu’elle n’avait que 17 ans. Aujourd’hui, je ne rêve que de ce duo, de cette pièce qui s’appelle Du sale! prévue pour mars 2019. Je rêve que cette pièce soit le lieu d’une rencontre entre le rap et le théâtre, deux arts qui ne se côtoient quasiment jamais mais qui se ressemblent pourtant beaucoup. Je rêve d’un théâtre ouvert sur les vies, les visages et les voix des jeunes gens d’aujourd’hui, d’un théâtre pensé pour eux et avec eux. Je rêve que cette pièce serve à ses interprètes et soit comme un écrin où leur intensité, leurs rythmes et leurs mots, leur art de la métamorphose aussi, puissent se déployer. » Marion Siéfert