Sur le berceau de Raoul, les fées se sont penchées. Fée n°1 : Mama Betty, sa mère, couturière aux doigts de fée, qui lui donne le goût des costumes et l’élève comme sa petite poupée. Lui en tire le goût de l’ailleurs car la couture, c’est Paris (Monsieur Dior !). À peine débarqué, la fée n°2 fait son apparition, sous les traits d’un autre Raoul en exil, plus connu sous le nom de Copi. De fil en aiguille, il se retrouve habilleuse à l’Opéra où il rencontre la fée n°3 : Rudolf Noureev. Loin des ors de Garnier, au Théâtre Gérard Philipe, la fée n°4, Stanislas Nordey, le fait passer de l’ombre à la lumière, des coulisses à la scène.
À Saint-Denis où on sacrait les reines, il devient reine. En perruque, en robe et en chansons. Car le petit garçon d’El Tránsito Salvador a toujours voulu avoir des « nichons ». Puis quand il les a eus, il n’en a plus voulu. Raoul s’est toujours cherché et il s’est toujours trouvé. Il a appris la langue de Molière en apprenant tout Molière. Il s’en souvient encore. Ce soir, de mémoire, si ça lui chante, il nous dira le Misanthrope. Ce soir, la fée n°5 le met en scène et en lumière : Marcial Di Fonzo Bo a rencontré Raoul il y a des années. Depuis, ils se sont donné régulièrement rendez-vous sur scène.
Du 7 au 29 juillet au 11 • Avignon (Festival OFF d’Avignon)