RÊVE ET FOLIE

[ CLAUDE RÉGY ]
Date(s) :  du 1 décembre 2018 au 16 décembre 2018
Horaire(s) :  Mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi à 20h30 Dimanche à 16h30
Mise en scène : Claude Régy
Text : Georg Trakl
Traduit de l ’allemand par : Marc Petit et Jean-Claude Schneider in Crépuscule et Déclin suivi de Sébastien en rêve – nrf poésie Gallimard 1990
Avec : Yann Boudaud
Assistant : Alexandre Barry
Scénographie : Sallahdyn Khatir
Son : Philippe Cachia
Lumières : Alexandre Barry assisté de Pierre Grasset
Décors : Ateliers Nanterre-Amandiers
Durée :  55 min.

Rêve et Folie, ultime spectacle de Claude Régy, créé le 15 septembre 2016 à Nanterre- Amandiers revient après deux ans de tournée. L’opportunité de (re)découvrir avec la langue de Georg Trakl toute la recherche menée par le metteur en scène dans les contrées du langage. Et l’ultime occasion de voir au théâtre un spectacle de Claude Régy qui à 96 ans a décidé que ces représentations seraient les dernières.

«Qui peut-il avoir été? Rilke pose la question. Personne à ce jour n’a su répondre. Drogué, alcoolique, incestueux, traversé par la folie, obsédé d’autodestruction, imprégné de christianisme – père protestant, mère catholique – né en 1887 à Salzbourg, il s’engage – en rupture d’études – comme pharmacien militaire en 1910.

Il a 23 ans.

Quatre ans plus tard se déclare en Europe la guerre de 14-18.

Le jeune pharmacien-soldat se retrouve sur le front de Grodek, dépassé par le nombre des blessés ou la gravité des blessures, cris des hommes et des chevaux ensemble, éventrés, amputés, blessés à la tête.

Le poète-pharmacien réservait-il à son usage personnel certaines drogues destinées aux blessés.

Il meurt d’overdose de cocaïne. Mort volontaire ou accidentelle, nul ne le sait.

Mort qui survient, dans un hôpital militaire près de Grodek, en novembre 1914.

Bataille de Grodek: «toutes les routes débouchent dans la pourriture noire». Son dernier poème: Grodek.

Mort à 27 ans.

Premières publications dans des revues à 21 ans. En six ans d’écriture, Trakl crée une oeuvre.

Trakl et Rimbaud, même précocité du génie.

Laconique et intense, Trakl utilise la force de rapprochements inconciliables.

Soucieux des rythmes et des sons, attentif au silence, il ouvre en nous des espaces intérieurs : on entre dans un mode de perception au-delà de la pure intelligibilité. Il s’agit bien, chez Trakl, d’une organisation magique du langage. Il nous atteint au centre essentiel de notre être et de nos contradictions.»

Claude Régy