Horion, de Malika Djardi, étonne avec un langage chorégraphique unique. Chez elle, les coups ou les paroles d’une mère (Sa Prière, 2016) servent ainsi de support sonore à une soirée surprenante. Plus qu’une rencontre : une révélation.
L’horion, littéralement, est un coup violent porté à quelqu’un. Malika Djardi en tire une série de variations pour cette pièce jouée par un homme et une femme. Qu’il soit de tête, de pouce, tordu, de main, de théâtre (et souvent d’éclat), le coup devient ici rythme, percussion, énergie… Mais quand et comment constitue-t-il une musique ? Habillés d’une combinaison transparente et chaussés de baskets, les interprètes (Malika Djardi elle-même et Nestor Garcia Diaz ) tapent des poings et des pieds sur le sol ou sur leurs corps. Ils se frappent, poussent des cris, claquent de la langue, usent de baguettes… bref, ils battent la mesure de toutes les façons possibles et imaginables, sur du reggaeton, de la techno ou du rock. À la faveur de cette quête de nouveaux sons, les danseurs composent une véritable symphonie du geste. Cette décharge rythmique, poétique, parfois comique laisse, dans tous les cas, une impression… percutante.