Dans un lieu de résistance et d’insoumission, habité par des danseuses confrontées « à un sol qui tremble et à des murs qui suintent », se déroule un rituel artistique où les corps et les mots se conjuguent pour aller au-delà de « l’assignation des genres » et de son corollaire, le pouvoir patriarcal.
Phia Ménard inscrit son rituel théâtral dans un rapport étroit entre matière et corps sans rechercher la beauté à tout prix, lui préférant la confrontation, le combat et le refus du confort. Corps et mots sont mis en mouvement, chorégraphiés avec une précision minutieuse pour organiser un chaos brûlant d’intensité et faire apparaître le poids d’un pouvoir masculin, sûr de lui, qui peut sembler immuable. La force de ce théâtre, qui mêle danse, musique et poésie permet de déstabiliser les certitudes, de créer le trouble et de déplacer les frontières, même les plus solides.