Partant du Stabat Mater de Domenico Scarlatti, Maëlle Dequiedt et La Phenomena nous entraînent dans un voyage iconoclaste et transgressif à travers les siècles pour un spectacle mêlant 4 comédiens et 10 chanteurs-instrumentistes. À la tête de La Tempête, Simon-Pierre Bestion libère les énergies contenues dans la musique inouïe en adaptant cette partition écrite à l’origine pour 10 voix.
En 1703 eut lieu en Italie un tremblement de terre dévastateur. Le pape Clément XI y vit une manifestation du Ciel et décréta pour 5 ans l’interdiction de tout spectacle. Quelques années plus tard, Domenico Scarlatti vient s’installer à Rome. Fils de l’illustre compositeur d’opéra, il a longtemps vécu dans l’ombre de son père. Son nom passera à la postérité pour avoir signé quelque 555 sonates. Il compose ce Stabat Mater répondant sans doute à une commande du Vatican pour la chapelle Sixtine.
Dans cette musique, Maëlle Dequiedt et Simon-Pierre Bestion voient « la tentative de déborder le deuil par l’expression du désir ». Ce tableau de la mère se dressant face à la croix devient le point de départ d’une équipée sauvage. La metteuse en scène creuse à travers les strates que le temps a déposées pour mettre à jour la théâtralité défendue de l’oeuvre.