Les deux spectacles présentés par The Wooster Group puisent dans des matériaux audios et visuels réalisés dans les années 1970 aux États-Unis. La ferveur de l’engagement, la place des femmes, la quête d’un autre vivre ensemble sont au cœur de ces deux propositions.
The Wooster Group exhume des archives le film Town Bloody Hall, documentaire où Chris Hegedus et D.A. Pennebaker filment un débat entre l’écrivain Norman Mailer et un panel de féministes. Mailer venant de publier The Prisoner of Sex dans lequel il s’attaque aux dérives du feminisme, le débat s’annonce houleux. Face à lui, la journaliste Jill Johnston, la critique littéraire Diana Trilling, la présidente de l’Organisation nationale des Femmes Jacqueline Ceballos et l’écrivaine Germaine Greer, toutes féministes, tiennent tête à Mailer. Il est question de guerre des sexes, de visions de l’art, de liberté ou du spectacle de la vie intellectuelle. La performance du Wooster Group déplace la théâtralité de ce débat et fait émerger d’autres interprétations. La personnalité de Jill Johnston, notamment connue pour avoir soutenu l’émergence du Judson Dance Theater et la postmodern dance dans le journal The Village Voice, est particulièrement mise en avant dans le projet du Wooster Group.