« 91 % des Français affirment que la présence quotidienne de leur entourage familial apparaît comme étant essentielle. Je me sens bien souvent un égaré des 9 % restants. »Jean-Christophe Meurisse.
Iconoclastes, incisifs, atrabilaires, libertaires, blasphémateurs et toujours tellement drôles, Jean Christophe Meurisse et la bande des Chiens de Navarre houspillent, pour cette neuvième création, la famille, ses félicités et ses abysses existentiels, cette zone de confort ou de désastre qui préempte le bonheur des tablées rituelles, de la sidération extatique d’un fils ou d’une fille fraichement advenus ou programmés…
Quel est donc ce trouble paradoxal, ce tiraillement intérieur qui nous fait perpétuer cette famille, dévorante ou délicieuse, quel que soit notre histoire, quoi qu’elle ait pu d’abord inspirer à notre raisonnement ?
Et pour nous spectateurs, la catharsis de voir déployer en scène, ce nouveau réservoir d’émotions contradictoires et intimes, apparues dans l’impulsion d’un défi potache mais aussi viscéral: celui de désosser les ressorts ce petit théâtre individuel et social que sont nos divers, foutraques, périlleux, indispensables foyers …
L’écriture de plateau et l’improvisation propres aux Chiens de Navarre interdisent de trop présager à l’avance, ils nous proposent dans la tonalité de leur espièglerie une liste de titres de spectacles auxquels nous avons échappés : Les enfants préfèrent les jeux vidéos à la choucroute – Maman, joue-nous Médée ! – Les arts ménagers – Contes et légendes du péage de Saint-Arnoult – Pleure, tu pisseras moins – Famille broyeur – Dolto cul – Les parents nourrissaient leurs enfants avec du Coca – Ton frère est en bas qui fait du nougat – Deux ou trois choses sur nos tribus – I will survive.