Une trilogie pour un monde en crise, trois contes modernes, trois œuvres théâtrales, chorégraphiques et plastiques, trois façons pour Phia Ménard de mettre en scène ses combats, ses colères, ses espoirs et de les partager dans un monde aux repères bouleversés, qui semble ne plus se maîtriser. Un monde d’aujourd’hui à la recherche d’un après.
Ce qui était à l’origine une fantasmagorie est devenue une métaphore. Entre 2017, date de la commande par la Documenta de Kassel de Maison Mère, et 2021 pour la création de Temple Père et de La Rencontre Interdite, le monde a subi cette pandémie dévorante qui a remis en question les certitudes d’un occident qui ne maîtrisait plus ses débordements, économiques dans l’ultra libéralisme, écologiques dans l’exploitation des richesses naturelles. Face à ce constat, Phia Ménard propose de « reprendre possession de l’imaginaire » pour sortir du « There is no alternative ». Provocante pour déranger le consensus mou étouffant, généreuse pour tisser des liens avec ses contemporains, c’est en artiste qu’elle réagit, revenant aux origines de la Grèce antique en reconstruisant un nouveau Parthénon athénien puis aux mythes bibliques en réinventant une Tour de Babel ambitieuse à jamais inachevée. En utilisant la force du conte elle évite le pamphlet, le discours culpabilisant pour convoquer l’imaginaire du spectateur et partager avec lui ses visions et ses combats.