Dans une nudité aussi transgressive que spontanée, Jean-Luc Verna traverse deux cents ans d’histoire de l’art et cinquante ans de folie pop.

Anthologie musicale et artistique, ce spectacle voit défiler une série de tableaux iconiques, rappelant Nina Hagen adoptant la posture d’une danseuse représentée par le peintre Edgar Degas ou d’Iggy Pop imitant inconsciemment lors de ses concerts les gestes impériaux du dieu Poséidon tel que le représente l’histoire de l’art.

Ce sont ces congruences entre les poses adopt.es sur scène par des musiciens et chef d’œuvre de la peinture ou de la sculpture que Jean-Luc Verna répertorie. Il met son corps et celui des autres au cœur de sa recherche. Une voix off, celle de Béatrice Dalle, égraine au téléphone les souvenirs d’une histoire d’amour, entrecoupé de plages musicales signées Peter Rehberg. Outre Benjamin Bertrand et Loren Palmer avec lesquels Jean-Luc Verna crée ce spectacle, l’artiste et performeur complète le casting de son concert idéal avec une bande de drôles d’oiseaux de paradis, à découvrir lors d’un final haut en chair et couleur.

JEAN-LUC VERNA

Formé à l’école nationale supérieure d’art de la Villa Arson, à Nice, c’est par la pratique du dessin que Jean-Luc Verna commence son parcours. Qu’il soit acteur transgenre pour Brice Dellsperger dans la série des films « Body Double », performeur pour la chorégraphe Gisèle Vienne ou encore chanteur du groupe I Apologize, Jean- Luc Verna ne cesse de réinventer une histoire de l’anatomie humaine. Utilisant son propre corps comme modèle qu’il met en scène, nu, face à l’objectif, Jean-Luc Verna réinvente un panthéon où se croisent et se mixent deux univers singuliers : l’histoire de l’art et l’imagerie rock. Il cherche des correspondances visuelles et mimétiques entre la représentation du corps comme dans la sculpture gréco-romaine, dans la peinture maniériste ou la photographie contemporaine avec des attitudes de rock star lors de concerts enregistrés. Une rétrospective lui a été consacrée en 2016 au MAC VAL.