Qu’évoque pour nous aujourd’hui nous le mot paradis ?
Séjour des âmes justes après la mort, image idyllique d’une plage de sable fin bordée de cocotiers, hôtel all inclusive pour un séjour enchanteur, pays permettant des placements d’argent hors de tout contrôle, prises de stupéfiant pour rejoindre un éden de bien être, résidences sécurisées coupées du monde et de la réalité mais tellement rassurantes pour personnes âgées, etc…
Nous rêvons tous, à un moment ou à un autre, d’un lieu, d’un moment, d’un état où nous serions totalement dépouillés de toute inhibition et sans entrave.
D’un instant, d’une période, d’une éternité où nous pourrions accomplir et assouvir tous nos désirs.
La scène sera le lieu de tous ces désirs et de ces rêves mais sans doute aussi celui de toutes les désillusions. Comment arriver à harmoniser et faire cohabiter l’extase de chacun sans déranger celui de l’autre ?
Notre recherche et notre espoir de sérénité totale et de bonheur absolu ne sont-ils pas voués à un échec certain ? Cherchons-nous au bon endroit ?
On ne pourra parler du paradis, quel qu’il soit, sans évoquer la mort.
La mort qui pour certains, troque tout bonheur terrestre pour du néant et pour d’autres au contraire est l’assurance d’une délivrance et d’un bonheur de l’âme éternelle.
Chaque culture a sa propre interprétation de ce passage. Triste pour les uns, gai pour les autres on peut, suivant les croyances, pleurer sur une tombe ou danser sur un cercueil.
Welcome évoquera un lieu d’attente, sorte de purgatoire où chaque acteur évoquera sa vie, ses désirs, ses regrets, sa quête, ses espoirs de vie rêvée, et essaiera de construire lui- même son petit paradis.Une vision d’un paradis inspirée des photos de John Hinde faisant l’apologie des clubs de vacances anglais Butlin dans les années 60. Des photos, éditées en cartes postales, qui influencèrent profondément à l’époque, le jeune Martin Parr.
Welcome évoquera de façon drôle, burlesque, poétique et tendre nos aspirations au bonheur et à ce petit nuage d’où, pleinement sereins, nous aimerions contempler le monde.
Pas sûr que notre minuscule stratus supporte le poids de nos vanités… Patrice Thibaud