Qui ne connaît pas Zazie, la célèbre adolescente qui vient dans le Paris populaire et bouillant des années 1960 pour voir le métro. Et qui ne le verra pas car il y a une grève. Zazie, et son inénarrable famille, ses rencontres plus surprenantes les unes que les autres, son franc-parler irrévérent et jouissif, sa liberté de parole et d’action quasi sans limites, qui deviennent, dans la mise en scène de Zabou Breitman, les ferments d’une comédie musicale endiablée.
Soixante ans après sa publication, cette fable philosophique est d’une modernité étonnante dans sa dénonciation joyeuse et radicale des conventions sociales et familiales. C’est un brûlot qui cache sous le masque de la fantaisie une réflexion profonde sur la construction souvent difficile d’une identité. Hors des idéaux et des valeurs moralisatrices d’une société bourgeoise qui ne sait plus très bien où elle en est, Zabou Breitman, fidèle à l’impertinent Raymond Queneau, revendique avec brio la liberté d’être soi-même.