Pour ma première mise en scène d’opéra après plus de vingt ans de mise en scène de textes de théâtre d’aujourd’hui et plus récemment de grands classiques du répertoire, j’aborde Lucia di Lammermoor avec beaucoup d’humilité et souhaite revenir à son essence même, son versant italien. Je veux célébrer la beauté de la musique grâce à un espace symbolique et poétique, mettre en valeur les scènes dans l’économie de leur nécessité tout en donnant de la hauteur au drame. Ne pas céder à une illustration folklorique mais au contraire apporter un mystère élégant digne de l’œuvre. Ne rien charger pour laisser l’imagination du public libre et opérante.

Offrir un écrin tragique à la hauteur de la violence de l’œuvre et par les costumes apporter le trouble atemporel d’une époque révolue, mais toujours vivante. Qu’une certaine monumentalité rende grâce à l’immortalité de l’œuvre et que tout soit au service du chant, de l’interprétation, de la musique et du mouvement.