« J’ai rêvé de la femme a tête de taureau.
Elle n’a pas l’air commode.
Elle me fait des signes, une danse des mains.
C’est une espèce de Pythie contemporaine.
Avec ses mains, elle symbolise une boite dont elle me tend une clé invisible.
J’ouvre la boite (je suis sympa je rentre dans son jeu) et elle mime une catastrophe,
un cataclysme qui jaillit de ta boite.
Bon.
Je dis : « je suis au courant que tout est détraqué, merci madame Taureau. »
Je me retourne pour partir et je chute dans une trappe.
En tombant, je crie à l’intérieur de moi: « mais quelle c. ! quelle c. ! »
La chute est longue mais j’arrive à atterrir sans casse.
Je me rends compte que personne ne sait que je suis tombée dans ce trou et que je vais
probablement croupir là durant quelques années. Assise dans la pénombre.
Ici, il n’y a rien à voir. Pas de pays des merveilles.
Trappe de l’oubli.
Si quelqu’un pouvait venir me récupérer avant le 8 janvier ce serait gentil.
Comme ça je pourrais venir faire la fête avec vous à notre Festival BRUIT.
Ça va être magnifique et on a besoin de morceaux de beauté en ce moment. »

Jeanne Candel
co-directrice
avec Marion Bois et Élaine Méric
de la vie brève au Théâtre de l’Aquarium